L’Office français de la biodiversité gère le Parc naturel marin de Mayotte, dans l’océan Indien.
Créé le 18 janvier 2010, le Parc naturel marin de Mayotte est situé au nord du canal du Mozambique, considéré comme un haut lieu mondial pour la biodiversité. Il couvre une superficie de 69 000 km² comprenant le lagon, les eaux territoriales et l'ensemble de la zone économique exclusive (ZEE) délimitée autour de Mayotte.
Le Parc naturel marin de Mayotte est limité au nord-ouest par la ZEE des Comores, au nord-est par la Réserve naturelle nationale de l’archipel des Glorieuses, et au sud et à l’est par la ZEE de Madagascar.
Le Parc borde l’intégralité des côtes de Mayotte et concerne 16 communes sur les 17 que comprend le territoire. Il abrite les zones protégées de la passe en S, de N’Gouja, de Saziley et de Papani ainsi que la partie marine de la Réserve naturelle nationale de l’îlot Mbouzi crée en 2007 et gérée par l’association des Naturalistes de Mayotte.
Premier parc naturel marin d’outre-mer, il couvre 480 km² de récifs coralliens, 700 hectares de mangrove et autant d’herbiers marins. Il inclue également le banc éloigné de la Zélée et le volcan sous-marin situé à 50 km à l’est de l’île de Mayotte. Apparu en 2018, ce dernier s’élève à 800 mètres au-dessus du fond marin situé à 3500 mètres de profondeur.
Les écosystèmes marins mahorais sont aussi rares qu'exceptionnels : mangroves, herbiers, récifs coralliens et bancs récifaux, îlots et plages. Le lagon couvre 1 300 km² incluant une double barrière, phénomène très rare puisqu'il n'en existe que dix au monde.
Les écosystèmes riches mais fragiles, abritent des espèces aussi emblématiques que menacées :
Joyau de Mayotte, le lagon est aussi un baromètre de la santé de l’île.
La qualité de l'eau est une préoccupation majeure du Parc. L'absence de système d'assainissement performant et de gestion des déchets a un impact majeur sur les écosystèmes marins
La pêche, le plus souvent à la palangrotte (ligne à main), à bord de pirogues et de barques, nourrit une partie de la population mahoraise. Or, les ressources récifales s'épuisent. Au large, les eaux sont très poissonneuses ; les bancs de poissons migrateurs se concentrent à l'entrée du canal du Mozambique. La pêche industrielle y opère également mais les thoniers senneurs débarquent leurs captures dans les pays voisins (Seychelles, Maurice).
Les loisirs nautiques se développent avec l’attrait croissant des Mahorais et des touristes pour les richesses du lagon. Malheureusement certains comportements sur l’eau sont invasifs et peuvent s’avérer perturbateurs pour la faune et la flore marines.
Culturellement, Mayotte est une île qui vit de la mer mais la connaît peu. Une volonté citoyenne prend peu à peu essor et génère une forte demande de connaissances sur le fonctionnement des écosystèmes et les solutions pour les protéger. Parfois ces solutions trouvent leur inspiration dans les usages des anciens, traditions toujours vivantes.
Les trois objectifs fondamentaux d’un parc naturel marin sont :
Chaque Parc adapte ces objectifs pour répondre aux enjeux locaux dans ses orientations de gestion.
Les sept orientations de gestion du Parc naturel marin de Mayotte sont :
Ces orientations sont déclinées dans un plan de gestion, feuille de route du Parc naturel marin pour les 15 années à venir.
Un conseil de gestion définit et met en œuvre la politique du Parc, dans le cadre des sept orientations de gestion fixées à la création du Parc. Il est composé d’acteurs du territoire représentant toutes les catégories d’usagers et de gestionnaires du milieu marin. Il se réunit deux à trois fois par an. Véritable parlement local de la mer,
L’équipe du Parc naturel marin est constituée de 35 agents de l’Office français de la biodiversité. Elle est organisée autour de deux services - le service « ingénierie » et le service « opérations » - auxquels s’ajoutent le pôle communication et éducation à l’environnement, et le pôle administration et logistique.
> Suivre l’état de santé des récifs coralliens
Depuis 1989, les coraux font l’objet de plusieurs suivis distincts.
En 2018, une démarche d’harmonisation a été menée, dans le cadre de l’Initiative française pour les récifs coralliens (Ifrecor).
Ce travail collaboratif, piloté par le Parc, a abouti à la programmation, tous les trois ans, d’un monitoring de l’ensemble des récifs.
Il consiste à évaluer la diversité et la couverture des coraux, ainsi que les peuplements de poissons associés, selon une méthodologie partagée par les scientifiques du monde entier, ce qui permet les comparaisons interrégionales.
> Arrêter les déchets avant le lagon
Début 2022, dans le cadre du plan France Relance, le Parc naturel marin de Mayotte a installé des filets dans des caniveaux et des rivières, servant à retenir les polluants solides emportés par les pluies avant qu’ils n’arrivent dans le lagon.
Une fois remplis, les filets sont relevés et vidés. Le contenu est ensuite acheminé au centre de tri où il est pesé et trié.
Chaque déchet est ensuite traité suivant sa nature. La caractérisation des contenus des filets permet aux collectivités de mieux cibler leurs actions sur les causes en amont des rivières.
Les deux premiers filets servent de test. Si le système s’adapte bien à Mayotte, une quinzaine d’autres filets pourront être déployés à l’initiative des municipalités qui en auront ensuite la gestion.
> Accompagner les associations villageoises et les collectivités locales
Chaque année, depuis 2017, le Parc lance un appel à projets « Les ambassadeurs du lagon dans les villages ». Il s’adresse aux associations, aux communes ou aux intercommunalités proposant des actions concrètes pour sensibiliser le public mahorais, faire évoluer les comportements vers des pratiques plus respectueuses et contribuer à l’acquisition de connaissances. Les lauréats se voient offrir un appui financier et un appui technique. Selon les besoins, des formations sont également proposées pour les agents des collectivités et les membres des associations concernées.